Conception / Projet / Pièce sonore / Spatialisation
Eddie Ladoire
Réalisation de la cabine d’écoute
Ateliers Van Lieshout (Rotterdam)
Contenu scientifique
Jean-Philippe Uzan, astrophysicien
Production
Centre de Culture scientifique et technique F93, dans le cadre d’un programme Universcience Arts, Sciences et Technologies
Fondation 93 et la Cité des Sciences et de l’Industrie
« VOSTOK »
Installation sonore – cabine d’écoute
A PROPOS
« Vostok » est une pièce sonore écrite par Eddie Ladoire, en collaboration avec l'astrophysicien Jean-Philippe Uzan
(Jean-Philippe Uzan est l'auteur du livre intitulé "L'Harmonie secrète de l'Univers", aux Ed. Flammarion, coll. Champs Sciences - 2019, dans lequel il explore les liens entre mathématiques, astronomie et musique. Il consacre justement le début de l'ouvrage au projet "Vostok" mené avec Eddie Ladoire), et dont le but est de parler en son de l’univers. En imaginant l’humanité aveugle, l'astrophysicien Jean-Philippe Uzan (CNRS/IAP, Paris) a représenté en son des observations de notre univers. Ceci s’inspire de l’approche traditionnelle dans laquelle on représente en fausse couleur des observations astronomiques dans des bandes de fréquences inaccessible à notre œil (ultra-violet, infra-rouge, X,…).
L'installation - cabine d'écoute a été présentée :
• à la Cité des sciences et de l'industrie en 2011,
• au Musée de l'Air et de l'Espace au Bourget,
• lors de Nuit Blanche, à Paris, en 2011.
La pièce "Vostok" a rejoint les collections du Centre National des Arts Plastiques (CNAP) en 2012.
La production sonore
Le thème directeur du projet de raconter l’histoire de l’univers, ou de parler de certains évènements ou phénomènes astrophysiques à travers le son. Ainsi, nous affrontons de face le paradoxe que le son ne se propage pas dans le vide afin d’utiliser la musique pour illustrer la nécessité de la science d’aller au-delà des apparences et des intuitions sensorielles. Pour cela, nous pouvons transformer des signaux astrophysiques observés ou calculés dans des bandes de fréquences accessibles par notre oreille. Une autre possibilité est de se baser sur des correspondances entre types de phénomènes et types de son. Soulignons cependant que la musique n’est pas une simple illustration des résultats scientifiques mais s’en inspirer afin d’atteindre une dimension poétique et artistique dépassant les résultats scientifiques.
Le travail sonore débute donc par la constitution d’un système de correspondances, de l’identification et de la classification des phénomènes astrophysiques au choix des fréquences et des types de sons à utiliser. Eddie Ladoire utilise des sons concrets (enregistrement de sons du quotidien, captations extérieures, improvisation avec des objets musicaux) mais aussi des sons de synthèse, notamment des sons analogiques provenant de synthétiseurs modulaires Moog. Ces instruments étaient d’un grand intérêt pour notre projet pour leur chaleur et leurs sons mais aussi pour leur ancrage dans les références au premier reportage télévisuel sur l’espace entre autre. Cette collecte sonore constitue la matière première d’une composition structurée en une série de scénettes. Chacune de ces scénettes est construite comme une pièce radiophonique. Grâce à des traitements numériques, les sons, les mots ou les phrases s’articulent pour former le scénario, s’entrechoquant, se mélangeant ou bien se fixant. Le processus musical vise à créer un univers nouveau, en mouvement, composé à la fois d’éléments abstraits inouïs et d’éléments bien connus, familiers à l’oreille humaine.
DISPOSITIF DE DIFFUSION
La pièce musicale d’Eddie Ladoire est diffusée dans une cabine d’écoute créée par l'architecte et plasticien Joep van Lieshout (Rotterdam). Le son est spatialisé. On peut l'entendre mais aussi ressentir physiquement les vibrations qu'il crée (sensation de décollage, de vol, d’aterrissage…). Cette composition est diffusée sous la forme d’une installation et occupe de manière exclusive l’espace-cabine d’écoute conçu spécialement.
Le spectateur auditeur pénètre dans cette cabine, une mini-salle de concert pouvant recevoir jusqu’à six personnes, espace de diffusion, de projection sonore clos, plongé dans une semi-obscurité afin de se concentrer un maximum sur le son. L’auditeur peut s’asseoir, se coucher au sol et est entouré par six haut-parleurs et un caisson de basse afin d’appréhender la pièce dans toute ses dimensions.
La projection sonore a pour but de faire circuler le son dans toutes les directions et de créer un effet immersif, d’avoir le sentiment d’effectuer un voyage spatiotemporel.
Deux projections vidéos décrivant le mécanisme de création et le lien art-sciences accompagnent la pièce.
